Rien n'est inscrit dans le marbre

"Ne jamais oublier qu'il suffit d'une crise politique, économique ou religieuse pour que nos droits, tous nos droits, souvent chèrement obtenus, soient remis en question. Ces droits ne sont jamais définitivement acquis. Notre vie durant, nous devons demeurer vigilants."


L'école des drames

Après Lucas, 13 ans, qui avait mis fin à ses jours le 7 janvier 2023 parce qu'il était victime de harcèlement scolaire et homophobe ; c'est une directrice d'école, Caroline Grandjean-Paccoud, victime d'insultes et de menaces homophobes, qui s'est suicidée ce lundi, jour de la rentrée scolaire. 

En arrêt de travail depuis un an après avoir été victime d'un harcèlement lesbophobe et de menaces de mort, Caroline Grandjean-Paccoud, professeure et directrice d'école dans le Cantal, s'est donné la mort en cette rentrée scolaire.

 

Terrible drame en cette rentrée scolaire. Ce lundi 1er septembre, Caroline Grandjean-Paccoud, directrice et professeure de l'école du village de Moussages dans le Cantal (Auvergne), en arrêt de travail depuis un an, s'est suicidée. Harcelée en raison de son identité sexuelle jusqu'à recevoir des menaces de mort, elle avait déjà alerté l'académie de Clermont-Ferrand au point de refuser, l'année dernière, d'organiser la rentrée scolaire de la classe unique. 

 

Une cellule d'écoute a été ouverte dans la circonscription de l'établissement.

Âgée de 42 ans, Caroline Grandjean-Paccoud avait contacté une plateforme de prévention du suicide, rapporte Le Parisien, avant de se jeter dans le vide d'un lieu escarpé.

 

Le début du harcèlement homophobe qu'elle avait signalé remonte déjà à deux ans.

 

Le 13 décembre 2023, elle découvre l'inscription "Sale gouine" sur le mur du préau de l'école du village de 300 habitants.

 

Elle est arrêtée jusqu'en janvier puis, le 7 mars 2024, un nouveau tag découvert à l'école  : "gouine = pédophile". La professeure est par ailleurs harcelée par un corbeau via sa boîte aux lettres. La directrice se rend à la gendarmerie pour déposer des plaintes : une, puis une autre…

 

Cinq plaintes

Au total, cinq plaintes sont déposées et une enquête judiciaire classée sans suites en mars 2025, ce qui n'endigue pas le harcèlement et les menaces de mort déposées dans la boîte aux lettres de l'école.

 

Selon 20 Minutes, le rectorat lui propose alors de changer d'établissement, ce qu'elle refuse ; depuis septembre 2024, elle se trouvait en arrêt de travail.

 

"Madame Grandjean-Paccoud, reconnue pour son engagement, était une figure respectée" (on peut en douter NDR) du Cantal.

 

Après des menaces anonymes en 2024, elle était en arrêt, mais l'académie de Clermont-Ferrand suivait de près sa situation, préparant son retour en tenant compte de ses souhaits", explique l'académie qui adresse ses condoléances à son épouse, sa famille, ses collègues et à ses élèves.

 

Son ami Christophe Tardieux, avait écrit et dessiné une BD, "Cas d'école", sous le nom de Remedium, où il décrivait la détresse de Caroline Grandjean-Paccoud.

 

Selon lui, elle était déçue de la réaction de l'institution : "D'abord le classement sans suite de sa plainte, et puis la promotion de l'inspectrice de l’éducation nationale qui, selon elle, ne l'avait pas vraiment soutenue tout au long de cette affaire. Il y a un message dans le fait qu'elle ait choisi cette date de la rentrée pour se donner la mort."

 

Enquête de l'Éducation nationale

"Ce harcèlement l'a détruite et elle a préféré dire stop. D'autant qu’elle n'a été soutenue ni par l'institution qui voulait la changer de poste, ce qu'elle a refusé, ni par la mairie", considère auprès du Parisien Thierry Pajot, secrétaire général du syndicat des directeurs et directrices d'école (S2DE), qui l'avait accompagnée dans ses démarches auprès de l'institution.

 

Dans un droit de réponse au quotidien La Montagne publié en septembre 2024, le maire Christian Vert s'était pourtant montré clair, affirmant avoir déposé plusieurs plaintes et saisi le ministère : "Je réitère par la présente lui apporter mon plein et entier soutien face à ces actes abjects. Je tiens à rappeler que, mon conseil municipal et moi-même, avons toujours agi dans la limite de nos propres moyens et pouvoirs pour soutenir l’enseignante et faire cesser ces agissements."

 

Pourquoi ne pas l'avoir fait avant ?

L'Éducation nationale annonce à Têtu l'ouverture d'une enquête : "La rectrice de l’académie de Clermont-Ferrand va saisir sans délai la formation spécialisée Santé, Sécurité et Conditions de Travail départementale afin qu’elle puisse conduire les investigations et formuler les préconisations nécessaires."

Si vous avez des pensées suicidaires, si vous êtes en détresse ou si vous voulez aider une personne en souffrance, il existe plusieurs services d'écoute anonymes et gratuits. Le numéro national 3114 est notamment joignable 24h/24 et 7j/7 et met à disposition des ressources sur son site. L'association Suicide écoute propose un service similaire au 01 45 39 40 00.

 

D'autres numéros, dédiés notamment aux plus jeunes, sont disponibles sur le site du ministère de la Santé. Le ministère propose aussi une page consacrée à la formation, pour repérer, évaluer et intervenir. Vous trouverez également des informations complémentaires sur le site de l'Assurance-maladie.

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Le Burkina Faso adopte une loi

pénalisant l'homosexualité jusqu'à cinq ans de prison

Les "pratiques homosexuelles" sont désormais interdites et pénalisées au Burkina Faso. Une loi prévoyant des peines pouvant aller jusqu'à cinq ans de prison a été adoptée lundi 1er septembre par l'Assemblée législative de Transition dans le cadre d’une réforme du code des personnes et de la famille. 

Le chef de la junte du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, assiste à une réunion avec le président russe à Moscou le 10 mai 2025. 

© Angelos Tzortzinis, AFP 

Jusqu'à présent, aucune loi ne visait particulièrement les personnes homosexuelles au Burkina qui vivent toutefois discrètement dans ce pays.

 

Ce nouveau texte, qui doit encore être promulgué par le chef de la junte Ibrahim Traoré, revient aussi sur les conditions d’acquisition de la nationalité burkinabè et sur l’âge légal du mariage.

 

Au Burkina Faso, toute personne reconnue coupable d’homosexualité sera sanctionnée d’une peine de prison de deux à cinq ans et au paiement d’une amende, a expliqué le ministre de la Justice Edasso Rodrigue Bayala à la suite de l’adoption du nouveau code. "En cas de récidive, si l’auteur n’est pas de nationalité burkinabè, il sera expulsé du pays", a ajouté le ministre.

 

Un autre changement majeur est cela de l’âge légal du mariage. Il passe de 20 à 18 ans pour les filles comme pour les garçons. Mais "une dérogation spéciale" à 16 ans pourrait être accordée en cas de demande.

 

Les mariages coutumiers et religieux pourront aussi être reconnus légalement à condition que les conjoints en fassent la démarche à l’état civil. La question d’octroi de la nationalité burkinabè a également été révisée dans ce nouveau code de la famille pour éviter, selon le ministre Edasso Rodrigue Bayala, les escroqueries sentimentales et intellectuelles. Il faudra désormais un délai de cinq ans pour l’obtenir par le mariage. Au cas où l’un des conjoints ne résiderait pas au Burkina Faso, ce délai passe à sept ans.   

 

Quant aux autres demandeurs, ils devront d’abord obtenir une carte de résidence permanente et patienter dix ans avant d’obtenir la nationalité burkinabè. Par ailleurs, toute personne qui posera des actes en intelligence avec des burkinabè, étrangers ou un état étranger, contre "les intérêts du Burkina Faso" sera déchue de sa nationalité burkinabè. 

Repéré sur le site https://www.rfi.fr/fr

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Don du sang

LEFS supprime enfin les données liées à l’homosexualité

après une mobilisation associative

Après des décennies de stigmatisation et plusieurs mois de polémique, l’Établissement français du sang (EFS) a confirmé la suppression progressive de ses archives mentionnant des relations homosexuelles, longtemps utilisées comme critère d’exclusion pour le don.

Une décision prise à la suite de la mobilisation de l’association LGBTQIA+ TOUS.TES, qui avait dénoncé un "fichage" discriminatoire.

 

Des décennies d’exclusion

Depuis 1983, les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) étaient automatiquement écartés des collectes, au nom de la lutte contre le sida. Leurs dossiers étaient marqués d’une mention infamante.

 

L’interdiction a été assouplie en 2016, avec une exigence d’abstinence d’un an, réduite ensuite à quatre mois, avant d’être totalement levée en 2022, alignant les critères sur ceux de l’ensemble des donneurs.

 

Mais si la loi avait évolué, les fichiers, eux, étaient restés. Conservées par l’EFS dans une "capsule informatique sécurisée", ces données sensibles continuaient de lister l’orientation sexuelle de milliers d’hommes. Une situation jugée contraire au règlement général sur la protection des données (RGPD), qui impose le principe de minimisation.

 

Une victoire obtenue sous pression

C’est l’association TOUS.TES, fondée en 2025, qui a mis en lumière le problème. À travers une pétition lancée à la mi-juillet, elle a recueilli plus de 16 000 signatures et publié une argumentation juridique de 34 pages. De quoi contraindre l’EFS à répondre publiquement.

 

"Nous sommes heureux·ses de cette victoire pour le droit à la vie privée et à la dignité de milliers d’hommes homosexuels et bisexuels dont l’intégralité des données personnelles, incluant leur adresse postale et leur numéro de téléphone, a pu être conservée pendant des durées abusives, pour n’avoir fait de mal que de proposer leur aide pour sauver des vies", a réagi Romain François, président de TOUS.TES. L’association se dit cependant vigilante :

elle demande des éclaircissements sur le sort des données concernant les femmes lesbiennes, fichées jusqu’en 2002, et dénonce l’exclusion persistante des hommes trans parmi les critères d’éligibilité.

 

Vers un effacement progressif

La direction de l’EFS reconnaît désormais que ces données "n’apportent plus de plus-value en termes de sécurité transfusionnelle". Selon sa directrice générale déléguée, Sara-Lou Gerber, le processus de suppression est lancé.

 

Les dossiers des personnes jamais admises au don seront purement effacés, tandis que les profils de donneurs actifs verront disparaître toute mention relative à leur orientation sexuelle. "L’expertise informatique est en cours, et nous estimons que l’essentiel des suppressions sera achevé d’ici fin septembre ".

 

Une avancée, mais des zones d’ombre

Si cette décision constitue une étape majeure, les zones de flou demeurent. En 2022, la Cour européenne des droits de l’homme avait déjà condamné la France pour avoir conservé de telles données en violation du droit au respect de la vie privée. Mais l’EFS doit aussi répondre aux exigences du ministère de la Santé et de l’Agence du médicament (ANSM), qui imposent en principe la conservation des motifs d’ajournement pendant quinze ans.

 

Entre impératif de traçabilité et respect des droits fondamentaux, l’équilibre reste fragile. Pour TOUS.TES, la bataille ne fait que commencer.

 

L’association promet de continuer à interpeller les pouvoirs publics tant que toutes les formes de fichage liées à l’orientation ou à l’identité de genre n’auront pas disparu.

 

C’est donc bien une avancée réelle mais tardive, qui corrige néanmoins une anomalie et envoie un signal positif. Elle montre que le droit à l’égalité n’est jamais acquis : il se gagne souvent à force de persévérance et de vigilance citoyenne.

Repéré sur le site https://www.stophomophobie.com

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Besançon

Deux adolescents jugés après un guet-apens organisé via Grindr

Deux adolescents de 15 ans ont été interpellés puis présentés à un magistrat, mercredi 27 août, à la suite de l’agression d’un jeune homme attiré dans un guet-apens via l’application de rencontres Grindr. 

Les faits, survenus le 18 août à Besançon, sont qualifiés de violences aggravées et seront jugés par le tribunal pour enfants en septembre, rapporte L’Est Républicain.

 

La victime, âgée d’une vingtaine d’années, avait répondu à une annonce avant d’être conduite dans une cave, où elle a été passée à tabac à coups de barre de fer. Elle a réussi à s’échapper et s’est vu délivrer un certificat médical de deux jours d’incapacité totale de travail.

 

Trois jours après l’agression, le jeune homme a reconnu ses agresseurs dans la rue et a alerté la police. Les deux suspects, jusqu’alors inconnus de la justice, ont été placés en garde à vue puis déférés. Le parquet a retenu trois circonstances aggravantes : la préméditation, l’usage d’une arme et la réunion.

 

En attendant leur procès, les mineurs ont été laissés libres sous mesures éducatives provisoires. Un troisième participant reste à identifier.

Repéré sur le site https://www.stophomophobie.com

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L'ancien officier de police australien

plaide non coupable du meurtre de Jesse Baird et Luke Davies

L'ancien policier de la Nouvelle-Galles du Sud accusé d'avoir assassiné la personnalité de la télévision australienne Jesse Baird et son petit ami Luke Davies ont plaidé non coupable.

L'ancien officier de police australien plaide non coupable du meurtre de Jesse Baird et Luke Davies
L'ancien officier de police australien plaide non coupable du meurtre de Jesse Baird et Luke Davies

Mardi 26 août), Beau Lamarre-Condon a comparu devant le tribunal via un lien vidéo pour saisir son plaidoyer non coupable à deux accusations de meurtre lié à la violence domestique et une accusation de pause aggravée et d'entrer.

 

Lorsque le magistrat en chef adjoint Theo Tsavdardis a demandé à Lamarre-Condon de confirmer son plaidoyer non coupable, ce dernier a répondu: "Oui, votre honneur."

 

Dans une déclaration à l'extérieur du palais de justice, l'avocat de l'accusé Benjamin Archbold Tell aux journalistes : "Mon client a plaidé non coupable à toutes les accusations. Comme vous l'apprécierez probablement, il y a toujours plus de côtés à chaque histoire, et nous aurons l'occasion de le dire."

 

Selon un rapport supplémentaire de Le gardien, l'affaire devrait se poursuivre à la Cour suprême le 3 octobre pour être inscrite, probablement en 2026 ou 2027.

 

Le développement récent survient un an après que Lamarre-Condon – qui a rejoint les forces de police en 2019 et ait autrefois été romantiquement impliquée avec Baird – s'est transmis à la police de Sydney.

 

Selon des documents judiciaires, Baird et Davies auraient été assassinés entre 12 h 01 et 17 h 30 le 19 février, et une quantité «importante» de sang a été trouvée au domicile de Baird à Paddington.

 

Les voisins auraient entendu un "argument verbal" ce matin-là.

 

La police a allégué que les corps avaient ensuite été déplacés dans une camionnette louée qui avait été capturée sur des images de vidéosurveillance le même soir.

 

Quelques jours plus tard, les restes de Baird et Davies ont été trouvés sur une propriété rurale de la ville de Bungonia, à 20 minutes de l'emplacement de recherche d'origine.

 

Le surintendant détective Daniel Doherty a déclaré que leur corps avait été découvert près de l'entrée et était recouvert de roche et de débris.

 

"La police a localisé un projectile dans les lieux qui avait été libéré… cela a été jumelé balistique à une arme à feu de la police de la NSW", a déclaré Doherty aux journalistes.

 

Le meurtre de Baird et Davies a abouti aux organisateurs de Sydney Gay and Lesbian Mardi Gras demandant officiellement à la police de la Nouvelle-Galles du Sud de se retirer de la marche dans le défilé de 2024.

 

"Ces derniers jours, beaucoup nous ont exprimé leurs préoccupations, en particulier en ce qui concerne les sentiments de malaise lors du défilé. Leurs préoccupations se concentrent sur la question de savoir si cela peut être un espace pour protester, célébrer et défendre l'égalité, ainsi que pour honorer et pleurer pour ceux que nous avons perdus, compte tenu de la participation de la police du NSW à l'événement de cette année", ont-ils déclaré.

 

"Notre communauté a besoin d'espace pour pleurer la perte de Jesse et Luke, qui, avant cette tragédie, auraient été ici pour célébrer avec nous au festival."

 

La police de la Nouvelle-Galles du Sud a obligé la demande, avec un porte-parole de la Force déclarant : "Bien que déçu de ce résultat, la police de la Nouvelle-Galles du Sud continuera de travailler en étroite collaboration avec la communauté LGBTIQA + et restera déterminée à travailler avec les organisateurs pour fournir un environnement sûr à tous ceux qui participent et à soutenir ce défilé de ce samedi."

Repéré sur le site https://www.gayvox.fr

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Kenya

Décision historique, la justice

ordonne au gouvernement de légiférer pour les droits trans

Le Kenya est devenu, le 12 août, le premier pays d’Afrique où la justice contraint le gouvernement à légiférer sur les droits des personnes transgenres. 

Par un jugement inédit, la Haute Cour d’Eldoret a ainsi exigé l’adoption d’une loi garantissant leur reconnaissance et leur protection. Cette décision, qualifiée d’"historique", découle du recours de SC, une femme transgenre arrêtée en 2019 et victime de traitements humiliants en détention.

 

Placée en détention pour "usurpation d’identité", elle avait subi des fouilles dégradantes, des examens médicaux invasifs sans son consentement et la diffusion de ses données privées dans les médias. Le tribunal a reconnu une violation de ses droits fondamentaux, dignité, vie privée, protection contre les traitements inhumains, et lui a accordé une indemnisation d’un million de shillings kenyans (soit environ 7 700 euros).

 

Mais la portée de l’arrêt dépasse le cas individuel. Le juge Reuben Nyakundi a ordonné au gouvernement de combler un vide juridique : soit en adoptant une loi spécifique, le Transgender Protection Rights Act, soit en amendant le projet de loi actuellement en discussion sur les personnes intersexes. Le bureau du procureur général doit par ailleurs proposer des révisions de la loi sur les prisons afin de garantir le respect des droits des personnes transgenres en détention.

 

"C’est une première sur le continent africain", a réagi l’organisation Jinsiangu, qui milite pour les droits des personnes intersexes et transgenres. "Si cette décision est suivie d’effets, elle ouvrira la voie à une reconnaissance légale de l’identité de genre et à des protections concrètes contre la discrimination."

 

Jusqu’à présent, les personnes transgenres au Kenya vivaient dans une insécurité juridique totale : impossibilité de modifier leur état civil, absence de protections dans l’accès à l’emploi, à la santé ou à l’éducation, et forte exposition aux violences. Cette précarité s’inscrit dans un contexte où les relations homosexuelles, criminalisées par le code pénal hérité de la colonisation britannique, restent passibles de quatorze ans de prison.

 

La décision d’Eldoret intervient alors que la région est marquée par un durcissement des politiques anti-LGBT, à l’image de l’Ouganda voisin qui a voté en 2023 une loi répressive prévoyant la peine de mort pour certains actes homosexuels. Au Kenya même, la reconnaissance juridique d’une ONG LGBT par la Cour suprême en 2023 avait déclenché de vastes manifestations, menées par des responsables religieux et des élus conservateurs.

 

Si la justice a ouvert la voie, l’avenir dépendra désormais du Parlement, appelé à transformer ce jugement en loi. Une étape décisive qui dira si le Kenya devient un pionnier africain en matière de droits trans, ou si cette victoire restera symbolique.

Repéré sur le site https://www.stophomophobie.com

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Maroc

Une militante féministe jugée

pour avoir porté un t-shirt "Allah est lesbienne"

Pour avoir publié une photo sur les réseaux sociaux la montrant vêtue d’un t-shirt comportant des inscriptions jugées "offensantes envers Dieu", Ibtissame Lachgar avait été incarcérée le 12 août par les autorités marocaines.

Ibtissame Lachgar
Ibtissame Lachgar

Militante de 50 ans connue dans le pays pour son engagement en faveur des libertés individuelles, cofondatrice du Mouvement alternatif pour les libertés individuelles (MALI) marocain, elle avait été placée en garde à vue puis incarcérée le 12 août après avoir publié fin juillet une image d’elle-même portant un t-shirt où apparaissait le mot "Allah" ("Dieu" en arabe) suivi de la phrase "is lesbian" ("est lesbienne" en français).

 

La photo était accompagnée d’un texte qualifiant l’islam, "comme toute idéologie religieuse", de "fasciste, phallocrate et misogyne".

 

Poursuivie pour "atteinte à la religion islamique" après des publications sur les réseaux sociaux, Ibtissame Lachgar est atteinte d’un cancer.

 

Ibtissame Lachgar n’aura pas bénéficié d’une quelconque indulgence de la justice du Maroc. Un tribunal a refusé mercredi une demande de liberté provisoire pour cette militante féministe jugée pour "atteinte à l’islam". La défense aura pourtant fait valoir son "grave" état de santé.

 

La militante de 50 ans connue pour son engagement en faveur des libertés individuelles est poursuivie pour "atteinte à la religion islamique" après la publication sur les réseaux sociaux d’une photo jugée "offensante envers Dieu".

 

Une intervention critique en septembre

Comparaissant pour la première fois devant le tribunal de première instance de Rabat, Ibtissame Lachgar est apparue affaiblie et portant une attelle au bras gauche, échangeant quelques sourires avec des personnes venues la soutenir. "Elle est traitée pour un cancer et devrait subir en septembre une opération critique au niveau de son bras gauche d’après ses médecins qui alertent sur la possibilité d’une amputation si l’intervention chirurgicale n’est pas réalisée", a plaidé son avocate Naima El Guellaf. "Son état de santé est grave", a ajouté son autre avocat Mohamed Khattab.

 

La défense a fourni au juge un dossier médical mais le représentant du parquet a réclamé le rejet de la demande de remise en liberté, accepté par le juge, selon la défense.

 

Le procès doit se poursuivre le 3 septembre.

La psychologue clinicienne avait publié fin juillet une photo d’elle vêtue d’un tee-shirt où apparaissait le mot "Allah" suivi de la phrase "is lesbian" ("est lesbienne"). L’image était accompagnée d’un texte qualifiant l’islam, "comme toute idéologie religieuse", de "fasciste, phallocrate et misogyne", une publication qui a suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux, allant des appels à son arrestation à des menaces de viol et de lapidation.

 

Incarcérée depuis le 12 août à la prison d’El Arjat près de Rabat, Ibtissame Lachgar est placée à l’isolement et "a l’interdiction de parler avec les autres détenues", selon Me El Guellaf.

 

Une peine pouvant aller jusqu’à 5 ans de prison

L’article 267-5 du Code pénal marocain, en vertu duquel la militante est poursuivie, punit de six mois à deux ans de prison ferme "quiconque porte atteinte à la religion islamique". La peine est susceptible d’être portée à cinq ans d’emprisonnement si l’infraction est commise en public, "y compris par voie électronique".

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Indonésie

Deux hommes fouettés en public à 76 reprises

pour des relations homosexuelles

Deux hommes ont été fouettés en public à 76 reprises chacun ce mardi dans la province conservatrice d'Aceh, en Indonésie, jugés coupables d'avoir eu des relations homosexuelles par un tribunal appliquant la loi islamique stricte.

Un homme attend d'être fouetté publiquement par un membre de la police islamique à Banda Aceh, pour avoir eu des relations homosexuelles.

Le 26 août 2025. Chaideer Mahyuddin / AFP 

Les relations homosexuelles sont interdites à Aceh, qui applique une version stricte de la charia, la loi islamique, mais elles ne sont pas illégales ailleurs dans le pays à majorité musulmane le plus peuplé au monde.

 

"La criminalisation des relations homosexuelles n’a pas sa place dans une société juste et humaine"

 

Les deux hommes faisaient partie d'un groupe de dix personnes qui ont été fouettées ce mardi dans un parc de la capitale provinciale Banda Aceh pour divers crimes présumés. Les deux hommes ont été flagellés séparément avec un bâton en rotin en présence d'une petite foule, selon un journaliste de l'AFP présent sur place. Leur peine initiale de 80 coups de fouet chacun a été réduite de quatre coups pour les quatre mois qu'ils ont passés en détention.

 

En avril, la police locale chargée de l'application de la charia les avait surpris ensemble dans des toilettes publiques situées dans le même parc où s'est déroulée la flagellation, a déclaré Roslina A. Djalil, responsable au sein de la police chargée de l'application de la charia à Banda Aceh.

 

Un passant "a vu des personnes suspectes et l'a signalé", selon Roslina A. Djalil. Amnesty International a condamné cette sanction. "La criminalisation des relations homosexuelles... n'a pas sa place dans une société juste et humaine", a déclaré mardi Montse Ferrer, directrice régionale de recherche d'Amnesty International, dans un communiqué.

 

Trois femmes et cinq hommes ont également été fouettés mardi après avoir été reconnus coupables d'avoir eu des relations sexuelles hors mariage, d'avoir été en contact étroit avec des membres du sexe opposé et d'avoir participé à des jeux d'argent en ligne.

Avec AFP

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Soupçons de meurtres homophobes dans le Val-de-Marne :

STOP homophobie partie civile et appel à témoin

L’enquête sur la macabre découverte de quatre cadavres dans la Seine, le 13 août à Choisy-le-Roi (Val-de-Marne), prend une tournure de plus en plus préoccupante. 

Un jeune homme sans domicile fixe, d’origine nord-africaine et âgé d’une vingtaine d’années, a été mis en examen ce dimanche pour "meurtres en concours". Les investigations laissent désormais entrevoir une possible motivation homophobe derrière cette série de crimes.

 

Les victimes, identifiées par analyses ADN, sont Franz, 48 ans, domicilié à Créteil ; Sami, 21 ans, résident de Choisy-le-Roi ; ainsi que deux hommes sans-abri, Abdallah, 21 ans, et Amir, 26 ans.

 

Deux d’entre elles présentaient des signes de strangulation, une troisième une trace suspecte inexpliquée. Selon des proches, Franz, homosexuel, avait pour habitude de fréquenter les abords du lieu où les corps ont été retrouvés, un site connu pour être un espace de rencontres sexuelles entre hommes.

 

Des indices matériels accablants lient le suspect à chacune des victimes : ADN, utilisation de cartes bancaires et de téléphones, possession de documents d’identité. Autant d’éléments qui, selon le parquet de Créteil, confirment "des liens concomitants aux disparitions".

 

Si le mobile n’est pas encore établi, plusieurs sources proches du dossier évoquent l’hostilité de l’accusé à l’encontre de l’homosexualité, dans un contexte marqué par un discours religieux rigoriste. L’hypothèse d’un tueur en série mû par des convictions homophobes est désormais considérée avec sérieux par les enquêteurs.

 

Face à ces éléments, l’association STOP homophobie va se constituer partie civile et lance un appel à témoin, invitant toute personne ayant aperçu le suspect, ou disposant d’informations sur ses déplacements et ses fréquentations, à se rapprocher des enquêteurs ou nous contacter.

 

"Chaque témoignage peut être déterminant pour comprendre la chronologie des faits et éviter d’autres drames". "Nous ne pouvons ignorer la dimension homophobe qui transparaît déjà dans ce dossier", insiste Terrence Khatchadourian, secrétaire général de STOP homophobie.

 

"D’après les premiers éléments de l’enquête, il ne s’agit pas d’un fait divers, mais de la manifestation d’une violence systémique qui vise les hommes gays. Il est essentiel de faire toute la lumière sur le mobile de ces crimes. À défaut, la justice sanctionnerait l’auteur, sans comprendre les causes profondes de cette violence", ajoute Etienne  Deshoulières, avocat de l’association.

 

Ce drame intervient alors que les associations alertent depuis plusieurs mois sur la recrudescence des violences LGBTphobes, particulièrement dans des lieux de sociabilité jugés précaires ou clandestins. La Seine, devenue théâtre de ces crimes, rappelle tragiquement la vulnérabilité des personnes homosexuelles ou perçues comme telles lorsqu’elles se retrouvent isolées.

 

Le suspect, interpellé dans un centre de rétention administrative, a jusqu’ici refusé de répondre aux questions des enquêteurs. Il a été placé en détention provisoire dans l’attente de la suite de l’instruction.

Repéré sur le site https://www.stophomophobie.com

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Nantes

Agressions ciblées via des applis de rencontre,

la communauté LGBTsous tension

À Nantes, plusieurs hommes homosexuels ont été violemment agressés après avoir été piégés via des applications de rencontre. Une série d’attaques qui inquiète la communauté LGBT+ et mobilise les forces de l’ordre. 

Nantes en alerte aux guet-apens homophobes. La police a appelé ce vendredi à la prudence et renforcé ses patrouilles nocturnes après une série d’"agressions homophobes" dans des parcs de Nantes et sa banlieue, où les victimes avaient été attirées dans un guet-apens via des applications de rencontres.

 

Selon le service communication de la police nationale de Loire-Atlantique, cette recrudescence d’agressions violentes dans l’agglomération remonte à quelques mois et suit le même mode opératoire : des hommes homosexuels discutent sur différentes applications (Grindr, Snapchat, Tinder…) avec un autre homme qui leur donne rendez-vous, entre minuit et 3h, dans "des parcs peu fréquentés et mal éclairés".

 

Traumatisme psychologique 

Une fois sur place, surgissent alors deux ou trois individus, le visage souvent dissimulé, qui les frappent et les dépouillent, les laissant parfois ligotés ou inconscients.

 

Si cette série d’agressions n’a heureusement pas entraîné de blessures graves jusqu’à présent, elles provoquent un "traumatisme psychologique" important chez les victimes, souligne la police de Loire-Atlantique.

 

Flagrant délit

Deux mis en cause ont déjà été interpellés, dont un jeune de 18 ans surpris en flagrant délit par une patrouille dans un parc de l’île Beaulieu à Nantes. Il a été relié à plusieurs agressions et incarcéré pour vols avec violence et violences commises en raison de l’orientation sexuelle. L’autre suspect sera jugé l’an prochain.

 

Malgré ces arrestations et l’intensification des patrouilles, ce type d’agression homophobe s’est poursuivi cet été, avec un homme attaqué à coups de marteau dans un parc de Rezé début août et une nouvelle attaque signalée le 20 août au parc de la Crapaudine, dans le sud de Nantes.

 

Un "appel à la plus grande vigilance "

La direction de la police nationale dans le département réitère son "appel à la plus grande vigilance" dans le cadre de rencontres via des applications, insistant sur la nécessité de s’assurer de la véracité des photos échangées et d’organiser une prise de contact dans un lieu sécurisé, mieux éclairé et moins isolé.

 

Tous les effectifs de nuit intensifient leur présence sur ces lieux de rencontre et les services judiciaires et techniques de la police sont également mobilisés pour endiguer ces agressions qui "ciblent clairement les personnes pour leur orientation sexuelle".

Avec AFP

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