Lutte contre le Sida
Deux tiers des Français pensent que le préservatif e
st le seul moyen de prévention contre le VIH
Selon une enquête du CRIPS publiée le 27 novembre, 63% des Français ignorent quels sont les moyens, autres que le préservatif, pour prévenir de la contamination du VIH.
Si 8 Français sur 10 se disent spontanément bien informés sur le VIH, près de 2/3 des personnes interrogées (64%) pensent que le préservatif est l’unique mode de prévention contre le VIH. Et ce, en dépit des deux traitements existant qui ont fait preuve de leur efficacité : le traitement post-exposition (TPE - gratuit dans tous les services d’urgence) et le PrEP (traitement avant une prise de risque).
Un Français sur deux (53%) ignore qu’une personne séropositive qui suit correctement son traitement ne transmet pas le VIH.
Un Français sur deux l'ignore (53%). Le traitement antirétroviral s’il est pris régulièrement fait disparaître le virus du sang des personnes vivant avec le VIH. Les rapports sont protégés et le recours au préservatif est alors requis pour se protéger, le cas échéant, des infections sexuellement transmissibles (IST).
Concernant le dépistage du VIH, seule une courte majorité de Français déclare savoir qu’il est gratuit dans les laboratoires d’analyses médicales (59%), et qu'il ne nécessite pas d’ordonnance (57%).
Une meilleure prévention en milieu scolaire
En France, 180 000 personnes environ vivent avec le VIH. 5 000 nouveaux cas se déclarent chaque année. Pour limiter le niveau de contamination, 43% des parents de collégiens ou de lycéens sondés souhaitent que leurs enfants soient suffisamment sensibilisés en matière de prévention du VIH dans leur établissement, phénomène d’autant plus important dans les petites agglomérations.
Un sujet peu évoqué avec les professionnels de santé
Plus de 2/3 des sondés (68%) souhaitent que la santé liée à leur sexualité soit abordée par leur médecin traitant ou leur gynécologue, à l’instar de ce qui est déjà fait en matière de tabagisme ou d’allergologie. Même s’ils reconnaissent être très peu nombreux (32%) à parler de ce sujet avec leur généraliste.
L’étude commanditée par le Crips-IDF a été réalisée en ligne du 13 au 17 octobre 2023 auprès de 1050 personnes.
Repéré sur le site https://france3-regions.francetvinfo.fr
Discriminations
Une société française moins raciste, moins sexiste
et moins homophobe mais toujours violente dans son intolérance, selon l'Observatoire des inégalités
Les Français sont-ils moins sexistes, moins homophobes et moins racistes qu'il y a 20 ans ?
La marche des fiertés LGBT à Paris le 25 juin 2022. (J. Mattia Le Pictorium)
Le rapport publié mardi par l'Observatoire des inégalités et relayé par France Inter souligne en effet une amélioration.
Malgré tout, "les manifestations les plus violentes" elles augmentent.
Les Français sont plus tolérants qu'il y a 20 ans selon le dernier rapport annuel sur les discriminations en France de l'Observatoire des inégalités qui vient d'être publié et relayé mardi 28 novembre par France Inter. La société française est "plus ouverte", le sexisme, le racisme, et l'homophobie reculent.
En revanche, les violences liées à ces manifestations d'intolérances restent stables, voire augmentent dans certains cas.
Selon la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), entre 2003 et 2023, la proportion de Français déclarant n'être "pas du tout racistes" a été multipliée par deux en 20 ans, passant de 30 % à 60 %. Par ailleurs, il y a trois fois moins de Français qui estiment qu'il y a des "races supérieures" : 5 % aujourd'hui contre 14 % il y a 20 ans.
Tendance à la baisse aussi concernant l'homophobie : 85 % des personnes interrogées estiment que l'homosexualité est "une manière comme une autre de vivre sa sexualité", selon l'Ifop. Elles étaient 67 % il y a 20 ans. Le sexisme, selon les données du ministère des Solidarités, est également moins présent chez les Français. Par exemple, la part de ceux qui considèrent que "dans l’idéal, les femmes devraient rester à la maison pour élever leurs enfants" a été divisée par deux entre 2003 et 2023, passant de 40 % à 20 %.
Malgré ces améliorations, "les manifestations les plus violentes de racisme, de sexisme ou de LGBTphobie ne reculent pas", souligne l'Observatoire des inégalités en rappelant les données sans appel du ministère de l'intérieur.
12 500 crimes et délits à caractère raciste ont été enregistrés par la police et la gendarmerie en 2022 et 2 400 crimes et délits anti-LGBT cette même année, des chiffres en hausse sur ces cinq dernières années. En 2020, 200 000 crimes et délits à caractère sexiste ont été signalés. Et selon l'Insee, les personnes handicapées ont 60 % de risques en plus qu'une personne valide de subir des violences physiques ou sexuelles.
"Plus de 500 000 personnes déclarent avoir subi une injure raciste, 150 000 une injure homophobe et 1,4 million de femmes une injure sexiste, au cours d’une année", peut-on lire dans le rapport. Ces chiffres, toutefois, sont en partie liés à une libération de la parole, car si "les formes les plus violentes de discrimination et de rejet ne semblent pas diminuer (...), des faits autrefois passés sous silence sont plus souvent dénoncés et mieux enregistrés".
Repéré sur le site https://www.francetvinfo.fr
VIH/Sida
En Afrique du Sud, l'épidémie de VIH/sida perd du terrain
L'Afrique du Sud, pays comptant le plus de cas de VIH au monde, a enregistré sa première baisse significative du nombre de personnes atteintes, selon une étude publiée ce lundi 27 novembre.
D’après le Human Sciences Research Council (HSRC), un institut de recherche public sud-africain, qui a mené une enquête auprès de 76 000 personnes, le pourcentage de Sud-Africains vivant avec le VIH (conduisant au sida) a baissé de 1,3 % entre 2017 et 2022, passant de 14 % à 12,7 % de la population.
Ainsi, en 2022 quelque 7,8 millions de Sud-Africain·es (sur les 62 millions d’habitants) vivaient avec le VIH contre 7,9 millions en 2017, date de la dernière enquête.
Les raisons de cette baisse sont complexes, a souligné Khangelani Zuma, directeur du HSRC et chercheur en chef de l’enquête.
Malgré une baisse du nombre de personnes vivant avec le VIH dans toutes les provinces, l’Est du pays et en particulier la région zouloue restent les plus touchées. La communauté noire est la plus touchée. L’enquête présente les données par âge, sexe et "race" mais l’orientation sexuelle n’est pas renseignée.
M. Zuma a également noté que "les gens vivent plus longtemps avec le VIH qu’avant", notamment grâce à l’utilisation croissante des traitements antirétroviraux qui a radicalement changé les perspectives pour les personnes atteintes.
L’Afrique du Sud a aussi beaucoup avancé dans les objectifs de la fin de l’épidémie en 2030. L’enquête du HSRC a montré que parmi les personnes âgées de 15 ans et plus vivant avec le VIH en Afrique du Sud en 2022, 90 % connaissaient leur statut, 91 % de celles qui connaissaient leur statut prenaient un traitement et 94 % de celles qui prenaient un traitement avaient une charge virale indétectable.
L’Afrique du Sud représente cependant toujours à elle seule un tiers des cas africains, avec plus de 85 000 décès annuels du sida lors de ces dernières années.
L’étude s’inquiète du nombre élevé de femmes et de jeunes infectés. "Nous savons que des hommes plus âgés infectent des femmes plus jeunes", a déclaré John Blandford, directeur pour l’Afrique du Sud du Plan présidentiel d’aide d’urgence des Etats-Unis à la lutte contre le sida à l’étranger (Pepfar), qui a dépensé plus de 100 milliards de dollars pour combattre l’épidémie ces vingt dernières années.
Ils ont souligné que ces nouvelles infections sont liées à une baisse de l’utilisation des préservatifs, outil efficace (avec la PrEP) pour prévenir la propagation de l’épidémie.
Avec AFP
Asie
"La beauté n’a pas de genre"
Une Miss trans veut donner de l’espoir
À 24 ans, Yasin Ahmed Sokal est devenue en novembre deuxième dauphine de Miss Evergreen Bangladesh 2023, l’un des concours de Miss les plus prestigieux du pays d’Asie du Sud.
A 24 ans, Yasin Ahmed Sokal est devenue en novembre deuxième dauphine de Miss Evergreen Bangladesh 2023, l’un des concours de miss les plus prestigieux du pays d’Asie du Sud. Facebook
Un espoir pour les femmes trans de son pays.
Yasin Ahmed Sokal a toujours rêvé de pouvoir s'habiller comme ses sœurs. Mais jamais cette femme trans du Bangladesh n'aurait imaginé être un jour couverte d'applaudissements lors d'un concours de beauté dans ce pays conservateur.
A 24 ans, Yasin Ahmed Sokal est devenue en novembre deuxième dauphine de Miss Evergreen Bangladesh 2023, l’un des concours de miss les plus prestigieux du pays d’Asie du Sud.
Derrière cette réussite personnelle, la jeune femme y voit aussi une "victoire pour les milliers de femmes trans" de son pays.
"J’espère avoir pu apporter une lueur d’espoir aux femmes trans" du Bangladesh, témoigne Mme Sokal auprès de l’AFP à Dacca.
Les personnes trans sont la cible de discriminations et de violences dans le pays de 170 millions d’habitants. Abandonnées pour nombre d’entre elles par leur famille ou leur communauté, elles peuvent être poussées à la mendicité ou au travail du sexe.
"La beauté n’a pas de genre"
L’élection de Mme Sokal "envoie un message d’espoir à toutes les personnes transgenres" qui n’ont pas fait leur coming out, dit la deuxième dauphine à l’AFP.
"La beauté est partout, la diversité, c’est la beauté, et la beauté n’a pas de genre".
Dans ce pays à majorité musulmane, les mentalités à l’égard des personnes trans évoluent lentement.
La communauté LGBT+ reste l’objet de discriminations massives de la part de la société bangladaise et au regard de la loi qui pénalise notamment l’homosexualité depuis l’époque coloniale.
Mme Sokal, étudiante en mode à Dacca, a grandi dans un village à 60 km à l’est de la capitale, dans un environnement rural hostile où était moquée sa transidentité.
"J’ai été tant de fois victime de harcèlement à l’école et à l’université", raconte-t-elle d’une voix calme.
Son élection au concours Miss Evergreen Bangladesh 2023 "est la preuve que je suis une femme. Grâce au concours, les gens ont enfin pu être sensibles à ma beauté", ajoute la deuxième dauphine.
Si les discriminations perdurent, dans le même temps, des personnes appelées hijras, auxquelles ne s’identifie pas Mme Sokal, et se disant appartenir à un troisième genre bénéficient par tradition d’une place unique dans la culture locale. D’après les croyances populaires, les hijras peuvent porter chance ou favoriser la bonne santé d’autres personnes.
Depuis 2013, il est possible de s’identifier dans les documents officiels au moyen d’un genre distinct de "masculin" et "féminin", et depuis 2018, de voter et de se présenter en tant que tel aux élections.
Deux personnes trans ont depuis remporté des élections municipales dans le pays, tandis que des employeurs passent peu à peu outre les préjugés pour recruter des personnes trans.
Des religieux musulmans ont également ouvert des dizaines de séminaires à des étudiants trans, de quoi aider à leur intégration au sein de la société.
"Chanceuse"
Mme Sokal se "sent chanceuse" d’être soutenue par sa famille, et dit s’être sentie "immensément aimée" lorsqu’elle a été submergée de messages de félicitations à l’issue du concours de beauté.
"Ils ont considéré ma réussite comme (la leur)", observe-t-elle.
Une fois diplômée, la jeune femme rêve de devenir mannequin et de présenter des conférences ainsi que des émissions culturelles.
Elle dit aussi être fière d’elle et avoir retenu de son parcours qu’il ne faut pas se laisser définir par les autres.
"J’ai toujours essayé de vivre comme j’aime vivre (…) On peut ne pas aimer une couleur de la nature, mais on ne peut pas nier" son existence, explique-t-elle.
Avec AFP
Pas très sportif
Chants homophobes PSG/OM
Classement sans suite du signalement d'Olivier Klein de la Dilcrah
Le signalement effectué auprès de la justice au sujet des chants homophobes entonnés lors d'un match OM-PSG en septembre a été classé sans suite car il est impossible d'identifier individuellement les auteurs des chants.
Le signalement effectué auprès de la justice au sujet des chants homophobes entonnés lors d’un match OM-PSG en septembre a été classé sans suite car il est impossible d’identifier individuellement les auteurs des chants.
Ce signalement avait été effectué par le délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah), Olivier Klein.
"Nous avons bien eu un retour du procureur suite au signalement qui a été classé sans suite" car "les auteurs de ces chants ne peuvent pas être individuellement identifiés", a indiqué la Dilcrah à l’AFP.
La délégation interministérielle, organisme rattaché à Matignon, a précisé continuer à travailler avec la Ligue de football professionnel (LFP), les associations, le PSG et l’ensemble des fédérations sportives "pour lutter contre l’homophobie dans le sport".
La rencontre entre le PSG et l’OM avait eu lieu au Parc des Princes le 24 septembre.
"Très choqué par les insupportables chants homophobes entendus au Parc des Princes lors du #PSGOM", avait écrit Olivier Klein sur son compte “X” (ex-Twitter) le lendemain.
Son message s’accompagnait d’une vidéo d’une trentaine de secondes dans laquelle on peut entendre des supporters du PSG entonner des chants homophobes à l’encontre des joueurs de l’équipe marseillaise.
Selon une journaliste de l’AFP présente au stade pour suivre la rencontre, ces chants ont duré près d’un quart d’heure.
Le PSG a été sanctionné le 5 octobre par la commission de discipline de la LFP, qui a ordonné la fermeture de la tribune Auteuil pour un match ferme et un avec sursis.
Quatre de ses joueurs qui avaient repris des refrains insultants, Ousmane Dembélé, Randal Kolo Muani, Achraf Hakimi et Laywin Kurzawa – ont aussi écopé d’un match de suspension avec sursis.
Pour ces mêmes faits, plusieurs associations LGBT+ ont déposé une plainte le 8 novembre à Paris contre Amazon Prime, diffuseur du match : dans la rediffusion, "il est possible d’entendre plusieurs chants de supporters en provenance des tribunes. Certains de ces chants relèvent d’un caractère homophobe prononcé", dénonce la plainte.
Selon une enquête Ipsos publiée début septembre et menée avec la Fédération Sportive LGBT+, 46 % des Français déclarent avoir déjà été témoins d’un comportement homophobe ou transphobe dans le milieu sportif.
Avec AFP
France
Le Sénat vote la "reconnaissance" des condamnés
pour homosexualité, mais sans indemnisation financière
La proposition de loi du sénateur PS Hussein Bourgi, visant à reconnaître la "responsabilité" de l’Etat français dans les condamnations pour homosexualité, sur le fondement d’anciennes lois discriminatoires abrogées en 1982 (article 331 du Code pénal), a finalement été adoptée à l’unanimité par le Sénat ce 22 novembre, mais dans une version amendée, sans réparation du préjudice ni prise en compte de la période de Vichy dans la répression.
Lors d'une manifestation de défense des droits des personnes homosexuelles, le 19 juin 1982 à Paris. (Philippe Wojazer/AFP)
Hussein Bourgi proposait une allocation de 10 000 euros, assortie de 150 euros par jour de prison effectué, ainsi que le remboursement des amendes.
Porte-voix de la majorité sénatoriale de droite et du centre, le rapporteur, Francis Szpiner, s’est justifié par la "complexité" du calcul des indemnisations, les difficultés à évaluer le nombre de concernés, et parce que que les lois d’amnisties adoptées en France dans les années 1980 rendaient caduc ce principe de réparation.
Il a en outre expliqué que la loi n’était "pas responsable du préjudice", contrairement à "la société française, homophobe dans toute sa composante à l’époque". Et "la République" n’étant pas fautive, la "loi mémorielle suffit".
"Vous substituez à une loi de haine, une loi d’unité, de reconnaissance et de mémoire". Constat similaire pour le ministre de la justice, Eric Dupond-Moretti, qui évoque une "mise en pratique" extrêmement complexe de la mesure, en raison des lacunes et difficultés là encore à apporter la preuve d’une condamnation ancienne et la mise à exécution de la peine.
Il estime néanmoins, d’après les comptes généraux de la justice et sur la base de travaux de recherche, de l’historien Régis Schlagdenhauffen notamment, que "plus de 10 000 personnes" avaient été concernées entre 1945 et 1982, avec une peine de prison ferme pour 90 % d’entre eux.
Mais "reconnaître sans réparer, ce n’est pas satisfaisant, c’est incohérent", a regretté auprès de l’AFP Hussein Bourgi, précisant qu’une réparation n’aurait pas pesé lourd dans les finances, la plupart des victimes étant décédées.
Exit également la création d’un nouveau délit de "négationnisme", entrant dans le périmètre de l’actuel article 24 bis (du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse).
Le texte doit encore être inscrit à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale, en vue de son adoption définitive.
Avec AFP
L'image d'un soldat gay à Gaza
relance le débat sur le "pinkwashing" d'Israël
Un soldat israélien déploie le drapeau arc-en-ciel de la communauté gay, et relance le débat autour du "pinkwashing" supposé d'Israël, accusé par certains militants des droits LGBT+ d'utiliser cette cause dans sa guerre contre le Hamas.
Image d'un soldat israélien à Gaza. Le drapeau qu’il tient porte en anglais la mention "au nom de l’amour". Capture d'écran sur X, Ex Twitter
Autour de lui, Gaza est en ruines. Un soldat israélien déploie le drapeau arc-en-ciel de la communauté gay, et relance le débat autour du “pinkwashing” supposé d’Israël, accusé par certains militants des droits LGBT+ d’utiliser cette cause dans sa guerre contre le Hamas.
"Le tout premier drapeau de la fierté LGBT hissé à Gaza", a clamé le 13 octobre l’Etat d’Israël sur son compte officiel sur X (ex-Twitter), amplifiant l’écho, 16 millions de vues, donné à une photo qui n’a pu être authentifiée par l’AFP.
Selon le compte officiel du ministère des Affaires étrangères, le militaire en question s’appelle Yoav Atzmoni, un homme gay voulant "envoyer un message d’espoir à la population de Gaza qui vit sous le joug du Hamas".
Son geste est un "appel à la paix et à la liberté".
Le drapeau qu’il tient porte en anglais la mention "au nom de l’amour". Cette photo ainsi qu’une autre, sur laquelle un soldat présenté comme étant aussi Yoav Atzmoni pose devant un char avec un drapeau d’Israël aux bandes arc-en-ciel, ont d’abord été publiées sur X par le scénariste britannique Lee Kern.
L’armée israélienne "est la seule armée qui accorde aux gays la liberté d’être qui nous sommes", dit Yoav Atzmoni, cité par le scénariste.
Ni Yoav Atzmoni ni Lee Kern n’ont répondu aux sollicitations de l’AFP.
"Cheval de Troie"
Ces clichés ont fait bondir les militants des droits LGBT+ du monde arabe, et au-delà.
Le drapeau arc-en-ciel "n’a absolument rien à faire dans cette guerre", proteste auprès de l’AFP Nas Mohamed, le fondateur d’Alwan, une fondation qui milite pour les droits LGBT+ dans les pays du Golfe.
Pour ce militant réfugié aux Etats-Unis, "on ne doit jamais profiter de l’évolution des droits d’un groupe de personnes", dans ce cas les Israéliens, "pour les utiliser comme arme contre ceux" qui n’en bénéficient pas, en l’occurrence les Palestiniens.
"La photo est dégoûtante", juge Ahmad Nawwas, un militant LGBT+ palestinien sous pseudonyme, joint par l’AFP. Revendiquer cette "première fois" revient notamment à dire que "les queer palestiniens n’existent pas" ou "qu’ils peuvent être libres uniquement s’ils dépendent d’Israël", estime le militant réfugié en Europe.
Ce faisant, Israël renforce aussi l’homophobie chez les Palestiniens qui peuvent "associer les homosexuels à quelque chose qui est exclusif à Israël », ajoute-t-il.
En représailles à l’attaque sans précédent menée par le Hamas du 7 octobre sur le sol israélien, qui a fait environ 1 200 morts, en majorité des civils, selon les autorités israéliennes, Israël pilonne la bande de Gaza pour "anéantir" le mouvement islamiste palestinien.
Selon le gouvernement du Hamas, plus de 13 300 Palestiniens ont été tués dans ces bombardements israéliens.
Israël utilise "les droits LGBT comme un cheval de Troie", estime Rasha Younes, chercheuse sur les droits LGBT+ au Moyen-Orient à Human Rights Watch, pour mieux se présenter comme "un bastion des droits de l’homme dans la région" alors que ce pays mène une "répression systématique des Palestiniens".
Une accusation récurrente résumée sous le terme de "pinkwashing", détournement de "whitewashing" (blanchiment, en anglais), avec le rose associé aux personnes LGBT+.
"Question de principe"
Israël, où les minorités sexuelles ont obtenu des droits croissants ces dernières décennies, compte une importante communauté gay, notamment dans sa principale ville Tel-Aviv, souvent surnommée "la capitale gay du Moyen-Orient".
Si seuls les mariages religieux, et donc hétérosexuels, y sont reconnus par la loi, les mariages entre personnes de même sexe contractés à l’étranger peuvent y être reconnus.
Le contraste est immense avec la société palestinienne, où l’homosexualité reste un sujet largement tabou.
Dans une tribune publiée début novembre dans le New York Daily News, le président de l’ONG LGBT Network appelle les personnes LGBT+ à "soutenir Israël.
"C’est une question de principe et de survie", soutient David Kilmnick, affirmant que le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, "persécute, torture et tue les personnes LGBT".
Même en Cisjordanie, "il est indéniable que l’Autorité palestinienne restreint les droits des personnes LGBT", dit Rasha Younes.
"Mais cela n’efface ni ne passe sous silence les abus commis par le gouvernement israélien", qui "ont privé de nombreux Palestiniens d’accès aux services de base et à toute liberté, qu’ils soient homosexuels ou non", ajoute la chercheuse.
Avec AFP
Homophobie dans le foot
La LFP réfléchit à remplacer le maillot arc-en-ciel
en un dispositif "plus clair"
Depuis trois saisons, tous les joueurs de Ligue 1 et de Ligue 2 portaient un maillot au flocage arc-en-ciel lors d'une journée désignée.
Les joueurs du PSG et de Montpellier le 16 mai 2022 lors de l'initiative "Homos ou hétéros, on porte tous le même maillot". (MAXPPP)
En 2022 puis en 2023, des polémiques ont éclaté après le refus de plusieurs joueurs.
Le président de la Ligue de football professionnel (LFP) Vincent Labrune et son directeur général, Arnaud Rouger, ont indiqué mercredi 22 novembre qu'ils réfléchissaient à mettre à jour l'opération de lutte contre l'homophobie, quitte à troquer le maillot arc-en-ciel pour un dispositif "plus clair". "On se pose la question de savoir de quelle manière on va continuer, les associations nous disent que défendre la cause c'est noble, mais pas en créant un buzz négatif", a rapporté Arnaud Rouger devant la commission d'enquête de l'Assemblée nationale enquêtant sur les dysfonctionnements des fédérations sportives françaises.
Le 14 mai dernier, au moins cinq joueurs du championnat de France ont refusé de porter ce maillot à l'occasion de la campagne "Homos ou hétéros, on porte tous le même maillot". Un an plus tôt, Idrissa Gueye avait également préféré ne pas jouer plutôt que de participer à l'opération. Pour certains, a-t-il expliqué, le message véhiculé par ce maillot "manque de clarté" et "la frontière est ténue entre lutter contre l'homophobie et faire la promotion de l'homosexualité".
Arnaud Rouger a défendu le travail de la LFP qu'il juge "pionnière sur la sensibilisation avec 48 ateliers dans 20 clubs différents". Pour le directeur général, il faut "qu'ils (les homophobes) comprennent qu'ils sont à côté de la plaque, et à côté de la société dans laquelle ils évoluent".
Devant la multiplication des chants homophobes dans les stades, Vincent Labrune a pour sa part plaidé pour une interruption systématique d'un match "au premier chant" de ce type. "On est prêts à aller le plus loin possible, les questions de discrimination en général ça m'insupporte, les questions d'homophobie ça me rend fou", a insisté ce dernier, disant n'avoir "pas compris pourquoi" l'arbitre n'avait pas interrompu le Classique PSG-OM fin septembre alors que des insultes homophobes émanaient des tribunes. Le président de la Ligue n'est pas pour autant favorable à l'interruption définitive "parce que si on interrompt à chaque match de manière définitive il n'y a plus de match, il ne faut pas que (les homophobes) gagnent".
Avec AFP
Marche des fiertés LGBT+ au Brésil
Bolsonaro est parti, mais la lutte contre l'homophobie continue
Comme chaque année, une marche pour les droits des personnes LGBT+ avait lieu ce dimanche à Rio.
Marche des fiertés le long de la plage de Copacabana, à Rio de Janeiro, dimanche 19 novembre 2023. AP - Bruna Prado
Un an après la fin du mandat de Jair Bolsonaro, ouvertement homophobe, les manifestants soulignent que la lutte est loin d’être terminée, dans ce pays où 273 personnes gays, lesbiennes, bisexuelles ou transgenres ont été assassinées au 2022.
Iran vient tous les ans pour défiler avec ses amis gays le long de la plage de Copacabana. Au Brésil, une personne LGBT+ est tuée toutes les 32 heures. L’homophobie a laissé des cicatrices chez ce jeune originaire d’une favela de la banlieue de Rio. "Je souffre constamment, tous les jours, dans tous les domaines de ma vie : au travail, à l’université, dans la rue. Ces cicatrices sur mon visage, c’était un acte homophobe", témoigne-t-il.
Son agresseur n’a jamais été jugé. Tout comme les jeunes qui harcelaient quotidiennement le fils d'Adriana, au lycée, avant qu’elle ne le change d’établissement. Avec son t-shirt "un câlin de maman", Adriana fait partie de l’association "Mères de la résistance", un réseau de parents de personnes LGBT+. "Un grand nombre de nos enfants quittent l’école à cause de ce type de violence. Mon fils est un survivant, car j’ai pu lutter pour qu’il continue à étudier. Mais beaucoup n’arrivent pas à terminer leurs études", explique-t-elle.
"Ce n'est pas parce que ça va mieux qu'on va arrêter la lutte"
Avec le retour de la gauche au pouvoir, les manifestants se disent soulagés. Ana travaille pour une ONG qui vient en aide au public LGBT+ en situation de vulnérabilité. "Ce n'est pas parce que ça va mieux qu'on va arrêter la lutte, soutient-elle. Je pense que nous avons plus de visibilité et de possibilité de s’organiser qu’avant, mais nous manquons encore cruellement de financements."
Cette année, le défilé était d’autant plus symbolique, car un an plus tôt, cette avenue de Copacabana voyait défiler Jair Bolsonaro et ses électeurs.
Repéré sur le site www.rfi.fr/
Réhabilitation
Après l'Autriche, la France est-elle en marche vers une
réhabilitation des personnes condamnées pour homosexualité ?
Jusqu’en 1982, des personnes ont été condamnées pour homosexualité en France. Une proposition de loi vise à les réhabiliter.
Des manifestants défilent, le 21 juin 1980, dans les rues de Paris, pour défendre les droits et libertés des homosexuels. © AFP - Joel Robine
"Il s'agit d'une proposition de loi symbolique afin de réparer une erreur de la société de l'époque", a expliqué Hussein Bourgi, sénateur socialiste, à l'origine du texte qui sera examiné lors d'une "niche parlementaire".
"Des vies broyées"
Des milliers de personnes ont été condamnées pour homosexualité en France, jusqu’en 1982. "Il s’agit d’une proposition de loi symbolique afin de réparer une erreur de la société de l’époque", a expliqué à l’AFP Hussein Bourgi, sénateur socialiste, à l’origine du texte qui sera examiné lors d’une "niche parlementaire".
Il propose que la France reconnaisse sa politique de discrimination à l’encontre des personnes homosexuelles entre 1942 et 1982, basée sur deux articles du code pénal, l’un établissant un âge spécifique de consentement pour les relations homosexuelles et l’autre aggravant la répression de l’outrage public à la pudeur commis par deux personnes de même sexe.
Ces lois ont eu "des répercussions beaucoup plus graves que ce que l’on ne peut soupçonner aujourd’hui : elles ont broyé des personnes, certaines ont perdu leur emploi ou dû quitter leur ville", souligne Hussein Bourgi.
Sa proposition de loi prévoit également de créer une commission indépendante afin d’indemniser les personnes condamnées, à hauteur de 10 000 euros.
"Pourchasser partout"
Pour Antoine Idier, sociologue et historien spécialiste de l’homosexualité, il s’agit d’une proposition de loi "salutaire", bien que "trop restrictive" (il s’en est d’ailleurs expliqué sur son blog sur Mediapart). "Elle se focalise sur deux articles mais les juges ont utilisé un arsenal pénal bien plus large et toutes sortes d’articles pour réprimer l’homosexualité, quand bien même ils n’étaient pas explicitement prévus pour cela", explique ce maître de conférence de Sciences Po Saint-Germain-en-Laye. Certains ont ainsi pu être condamnés pour "attentat aux mœurs" ou "excitation de mineur à la débauche".
"L’homophobie d’Etat, c’était pourchasser les homosexuels partout", se souvient auprès de l’AFP Michel Chomarat, 74 ans, interpellé en mai 1977 à Paris, aux côtés de huit hommes, lors d’une incursion policière dans le bar gay : Le Manhattan.
"C’était un endroit privé, l’entrée était filtrée, malgré cela, des policiers sont venus puis nous ont emmenés menottés, nous accusant d’outrage public à la pudeur", témoigne le militant. Il regrette que cette proposition de loi arrive "aussi tard", de nombreuses personnes concernées par les condamnations étant déjà décédées.
Dans une tribune publiée en juin l’an dernier dans le magazine Têtu, des militants, syndicalistes et élus avaient demandé à la France de reconnaître et de réhabiliter les milliers de victimes de la répression anti-gay.
Pour Joël Deumier, co-président de SOS Homophobie, cette "reconnaissance" du rôle de l’Etat est "indispensable" : "s’il existe encore de l’homophobie dans la société actuelle, c’est aussi parce que des lois, des règlements et des pratiques de l’Etat ont légitimé cette discrimination dans le passé", estime-t-il.
"Condamnation infamante"
D’autres pays européens se sont déjà penchés sur le sujet.
L’Allemagne a décidé en 2017 de réhabiliter et d’indemniser quelque 50 000 hommes condamnés pour homosexualité sur la base d’un texte nazi resté en vigueur longtemps après la Seconde Guerre mondiale. L’Autriche est en train de mettre en place un dispositif similaire, qui devrait entrer en vigueur en février 2024.
Peu de personnes entament toutefois les démarches pour être indemnisées, pointe Régis Schlagdenhauffen, maître de conférences de l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS).
Outre le fait que les dossiers administratifs sont "compliqués" à monter, il s’agit d’un sujet douloureux, sur lesquels les concernés préfèrent souvent ne pas revenir : "il s’agissait d’une condamnation infamante, violente à vivre", souligne le spécialiste.
Difficile de donner une estimation pour la France, d’autant que le nombre de condamnés reste incertain.
D’après ses travaux, au moins 10 000 condamnations ont eu lieu dans l’Hexagone entre 1942 et 1982, sur la base de l’article du code pénal qui établissait un âge spécifique de consentement pour les relations entre personnes de même sexe. Il s’agissait principalement d’hommes, de classe populaire. Un tiers d’entre eux étaient mariés, un quart avaient des enfants.
L’ampleur des condamnations de femmes lesbiennes est encore mal connu.
Régis Schlagdenhauffen poursuit les recherches avec ses étudiants de l’EHESS en décortiquant les archives de la justice parisienne. Objectif : retrouver d’autres condamnés pour homosexualité, sur la base d’autres articles. Ils en repèrent "toutes les semaines".
Lors d’une table-ronde organisée au Sénat lundi 13 novembre par Hussein Bourgi et à laquelle Komitid a pu assister, Michel Chomarat a regretté que le rapporteur de la proposition de loi, Francis Szipner, de la droite sénatoriale, n’ait pas auditionné les victimes. Selon nos informations, il n’a pas non plus auditionné des associations mémorielles dont les Oublié·es de la mémoire ni des spécialistes de la question comme Régis Schlagdenhauffen.
Avec AFP
LGBTQI+
Plus de 300 personnes transgenres tuées
entre octobre 2022 et septembre 2023
Du 13 au 19 novembre a lieu la Semaine de sensibilisation aux personnes transgenres. Comme chaque année, celle-ci se terminera, ce 20 novembre, par la Journée du souvenir trans, une journée de commémoration des victimes de violences transphobes.
D'après le dernier rapport du projet Transrespect versus Transphobia Worldwide (TvT), publié ce lundi, les meurtres de 320 personnes trans et non-binaires ont été recensés dans le monde entre le 1er octobre 2022 et le 30 septembre 2023. Si ce chiffre est effrayant, il se situe probablement en dessous de la réalité : il ne prend en effet en compte que les cas signalés dans les pays dotés solides réseaux d'organisations LGBTQ+, de sorte que de nombreux cas ne sont probablement pas comptabilisés.
Comme le montre notre infographie, le Brésil est de loin le pays ayant signalé le plus grand nombre de meurtres de personnes transgenres et non-binaires au niveau mondial, avec 100 cas enregistrés sur un an, soit près d'un tiers du total mondial. C'est également quatre de plus que l'année dernière. Le Mexique a quant à lui enregistré 52 décès, soit quatre de moins que l'année précédente.
Cette année encore, l'Amérique Latine et les Caraïbes restent la région où le nombre de meurtres signalés est le plus élevé, recensant 235 cas sur un an. De manière inquiétante, plusieurs pays d'Europe - la Belgique, l'Arménie et la Slovaquie - ont signalé des meurtres de personnes trans et non-binaires pour la première fois cette année.
Une fois de plus, la vaste majorité des victimes étaient des femmes transgenres ou des personnes transféminines : elle représentaient en effet 94 % des cas signalés cette année. Près de la moitié des victimes (48 %) étaient des travailleuses et travailleurs du sexe. Les personnes transgenres victimes de racisme représentaient également 80 % des meurtres signalés, soit une augmentation de 15 % par rapport à l'année dernière.
Association Parents Vigilants :
Une intersyndicale d'enseignants alerte le gouvernement
Face aux "pratiques dangereuses" de l'association Parents Vigilants, une intersyndicale d'enseignants a fait part mercredi de sa "vive inquiétude" et demande à Gabriel Attal des "paroles et des actes sans ambiguïtés".
L'intersyndicale invoque notamment un colloque tenu au Sénat le 4 novembre.
Les organisations pointent du doigt des "pratiques dangereuses pour (leurs) collègues", "une vision réactionnaire et antirépublicaine de l'école" et expriment leur "plus vive inquiétude".
Une intersyndicale d’enseignants a fait part mercredi de sa "vive inquiétude" face aux "pratiques dangereuses" de l’association Parents Vigilants, un réseau proche du parti Reconquête ! d’Eric Zemmour, et demande à Gabriel Attal des "paroles et des actes sans ambiguïtés".
L’intersyndicale (FSU, Unsa Education, Sud Solidaires, Sgen-CFDT et CGT Educ’action) invoque notamment un colloque de Parents Vigilants tenu au Sénat le 4 novembre, organisé à l’initiative du sénateur Stéphane Ravier (Reconquête !)
L’association Parents Vigilants s’inquiète de "l’effondrement du niveau scolaire en France" et de la "propagande LGBT" ou de la "détestation de la France", de plus en plus présente à l’école selon elle.
"Ce sont les cours ou activités prévues par les enseignants qui sont visées : sorties scolaires, contenus des cours, ateliers et conférences organisées dans les établissements. Les thématiques visées sont toujours les mêmes : la lutte contre les LGBTIphobies, les droits des personnes migrantes, l’éducation à la vie sexuelle et affective", écrivent les syndicats dans une lettre adressée au ministre de l’Education nationale.
"Pratiques dangereuses"
Les organisations pointent du doigt des "pratiques dangereuses pour (leurs) collègues", "une vision réactionnaire et antirépublicaine de l’école" et expriment leur "plus vive inquiétude".
Elles dénoncent un "mode opératoire bien identifié. Une personnalité d’extrême droite dénonce sur les réseaux sociaux tel cours ou telle activité, s’ensuit une campagne de harcèlement en ligne, allant parfois jusqu’à la publication du nom et de l’adresse d’enseignants visés, et parfois d’un rassemblement devant l’école ou l’établissement", poursuivent-ils.
Selon eux, l’association "Parents Vigilants n’a pas caché son intention d’infiltrer les conseils d’école et les conseils d’administration des collèges et lycées, ce qui leur permettra de toucher plus de parents pour diffuser leurs idées nauséabondes et dangereuses, mais aussi de tenter de contrôler les projets pédagogiques".
Dans cette lettre, ils demandent à M. Attal "des paroles et des actes sans ambiguïtés face aux menaces que fait peser le collectif Parents Vigilants sur (leurs) collègues et sur l’école", rappelant que le ministre a "à plusieurs reprises exprimé (sa) volonté de défendre et protéger les personnels de l’Education nationale".
Avec AFP
Russie
La Russie veut classer comme "extrémiste"
le "mouvement de société international LGBT"
La Cour suprême russe doit étudier dès le 30 novembre cette demande du ministère russe de la Justice, nouvelle preuve de la politique ultra-conservatrice menée par le gouvernement de Vladimir Poutine.
Des manifestants brandissant des drapeaux arc-en-ciel, lors de la marche des fiertés pour la communauté LGBT+ de Saint-Pétersbourg, le 12 octobre 2023, à Saint-Pétersbourg (Russie). (O. Maltseva / AFP)
Le court communiqué ne précise pas si Moscou vise le mouvement LGBT+ d’une manière générale ou s’il désigne une ou plusieurs organisations spécifiques. En attendant, le ministère de la justice russe a annoncé vendredi 17 novembre avoir demandé l’interdiction pour "extrémisme" du "mouvement de société international LGBT" et qu’une audience en ce sens est prévue pour le 30 novembre à la Cour suprême russe.
"Le ministère de la justice a déposé une demande administrative auprès de la Cour suprême (…) afin de classer comme extrémiste le mouvement de société international LGBT et d’interdire ses activités sur le territoire de la Fédération de Russie", a-t-il fait savoir.
La Russie, qui se pose en rempart moral face à la décadence de l’Occident, multiplie les mesures conservatrices visant les communautés LGBT+, en affirmant notamment défendre ainsi les enfants face à des comportements jugés déviants.
En novembre 2022, les députés russes avaient adopté une loi interdisant la "propagande" LGBT+ (lesbienne, gay, bisexuelle, transgenre…), vote qui intervenait en plein durcissement conservateur du Kremlin accompagnant l’offensive militaire en Ukraine. Elle bannit désormais la "propagande" LGBT+ auprès de tous les publics, dans les médias, sur Internet, dans les livres et les films.
Au cours de l’été 2023, le Parlement russe a interdit toute transition de genre, la Russie ayant longtemps eu une des législations les plus libérales au monde en la matière.
Politique homophobe et transphobe
Pour les défenseurs des droits humains, Vladimir Poutine et son régime mènent avant tout une politique homophobe et transphobe. "Le pouvoir russe oublie une nouvelle fois que la communauté LGBT+, ce sont des gens, des citoyens de ce pays comme les autres. Et maintenant ils ne veulent pas seulement nous faire disparaître de l’espace public, mais nous interdire en tant que groupe social", a réagi auprès de l’Agence France-Presse (AFP) Dilia Gafourova, la directrice du fonds Sphere, une association de défense des droits LGBT+ en Russie.
"C’est une mesure typique des régimes répressifs et non démocratiques : persécuter les plus vulnérables", a-t-elle poursuivi, promettant de "se battre" pour les droits des LGBT+ en Russie.
Amnesty International a dénoncé dans un communiqué une décision "honteuse" et "profondément cynique". "Vivre en silence et dans la crainte d’être humilié et emprisonné, tel est le prix que l’État veut imposer à d’innombrables personnes LGBTI en Russie", a déploré Marie Struthers, directrice régionale de l’ONG pour l’Europe de l’Est.
La principale ONG LGBT+ de Russie, LGBT-Set, a été classée à la fin de 2021 "agent de l’étranger", un label infamant qui complique son fonctionnement et l’expose à des amendes, voire à une interdiction. L’ONG vient depuis 2006 en aide aux minorités sexuelles, aux quatre coins de la Russie, notamment dans la république russe de Tchétchénie, où les autorités sont particulièrement hostiles à celles-ci.
Le journal d’opposition russe Novaïa Gazeta et plusieurs ONG avaient révélé en 2017 que des gays étaient arrêtés et parfois torturés et assassinés par la police en Tchétchénie.
Avec AFP
Rouge Direct,
le collectif français de lutte contre l'homophobie dans le foot, jette l'éponge en dénonçant la faillite de l'Etat et de ses instances.
Le collectif Rouge direct dénonce la "démission de l'Etat", de la Ligue de football professionnel (LFP) et de la Fédération française de football (FFF).
Le collectif français de lutte contre l'homophobie dans le football "Rouge direct" a annoncé mardi "cesser définitivement ses activités engagées en novembre 2016", dénonçant la "démission de l'Etat", de la Ligue de football professionnel (LFP) et de la Fédération française de football (FFF).
Une décision forte, de la part d'un acteur bien identifié de la lutte contre l'homophobie dans le foot. Le collectif "Rouge direct" a annoncé mardi à l'AFP "cesser définitivement ses activités engagées en novembre 2016", dénonçant la "démission de l'Etat", de la Ligue de football professionnel (LFP) et de la Fédération française de football (FFF).
"L'écart inacceptable entre les paroles (de la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra) sur la 'tolérance zéro' contre l'homophobie, et ses actes anecdotiques contre ce fléau qui tue, aura juste mis en évidence la démission de l'État dans ses obligations de protection de la minorité LGBT", estime "Rouge direct" dans un communiqué.
"Nous n'insisterons pas sur l'inaction totale et coupable de la FFF et de la LFP. Leur responsabilité impardonnable dans la banalisation de l'homophobie dans le football est maintenant notoire", accuse le collectif.
"Nous stoppons nos activités
qui ne nous rapportent que des dangers"
Le 14 octobre, réagissant à des chants homophobes lors de PSG-OM le 24 septembre et lors de Rennes-Nantes le 1er octobre, la ministre et ces deux instances ont annoncé des temps d'échanges avec les supporteurs, des ateliers de sensibilisation - que la LFP organise déjà depuis plusieurs années, ou encore la désignation de référents au sein des groupes de supporteurs.
Julien Pontes, porte-parole et co-fondateur du collectif "Rouge direct", qui a participé à la fin de l'été à une réunion avec la ministre, a indiqué à l'AFP "être estomaqué par le manque de soutien" après les menaces de mort que lui et d'autres militants ont reçu. "Nous stoppons nos activités qui ne nous rapportent que des dangers", a-t-il regretté.
"Le foot devrait être une belle fête, je suis de la génération Platini, mon idole... La victoire de 1998 (de la France en Coupe du monde) était un espoir d'unité nationale qui parle aussi à un gay discriminé, mais cette promesse n'a pas été tenue", a ajouté Julien Pontes.
Avec AFP
Mexique
Enquête ouverte et vive émotion après la mort
de Jesús Ociel Baena Saucedo, symbole des personnes non-binaires
Le corps de Jesús Ociel Baena Saucedo, première personne au Mexique à détenir un passeport non-binaire, a été retrouvé à son domicile lundi 13 novembre.
Des habitants d'Aguascalientes se recueillent après la mort de Jesús Ociel Baena, le 13 novembre 2023. (Edgar Chavez /Reuters)
Les sympathisants de la cause LGBT+ ont manifesté en dénonçant le "crime passionnel" évoqué par les autorités.
Colère et indignation ébranlent la communauté LGBT+ mexicaine. Ce lundi 13 novembre, la première personne au Mexique à avoir reçu un passeport non-binaire, ne précisant pas le sexe du titulaire, Jesús Ociel Baena Saucedo, a été retrouvée morte. Militants de la cause et associations de défense des droits de l’homme exigent qu’une enquête soit menée pour déterminer si le décès de la victime est lié à son identité sexuelle et de genre.
Le corps de Jesús Ociel Baena a été retrouvé dans une habitation à Aguascalientes, dans le centre du pays, aux côtés de celui de son partenaire, identifié comme Dorian Daniel Nieves Herrera par un média local. Sa mort pourrait être liée à "une affaire de nature personnelle" a précisé le parquet de l’Etat d’Aguascalientes, faisant allusion à un possible crime passionnel. "Nous ne savons pas encore s’il s’agit d’un homicide… ou d’une sorte d’accident", a déclaré de son côté la ministre mexicaine de la Sécurité, Rosa Icela Rodríguez Velázquez.
La présence d’une troisième personne sur les lieux a été écartée. "Un objet tranchant" a été retrouvé "dans la main d’une des victimes", dont les corps présentaient des "blessures causées par des lames de rasoir", rapporte le journal mexicain Excelsior, citant le parquet. Une enquête et une analyse médico-légale sont en cours pour déterminer les causes des décès.
"Crime passionnel, mensonge national !"
Ces premières explications ont été contestées par plusieurs centaines, voire milliers de militants ou de proches de la communauté LGBT+. Ils se sont rassemblés dès lundi soir à Mexico pour une manifestation en l’honneur de Jesús Ociel Baena, scandant "Crime passionnel, mensonge national !" Dans la capitale, comme à Aguascalientes, Monterrey et dans d’autres grandes villes du pays, la lueur des bougies éclairait la foule réunie pour une veillée.
Le cortège fourni de drapeaux arc-en-ciel a, pour partie, terminé sa marche sous les fenêtres du Palais national, siège de la présidence, au cri de "justice".
"En moins de 24 heures, les autorités ont affirmé qu’il s’agissait d’un crime passionnel, quand elles ne disposaient toujours pas des éléments nécessaires, quand elles n’avaient pas mené les enquêtes correctes et nécessaires, ce qui confirme ce que nous soutenons depuis le début, a fustigé Orlando Gutiérrez, leader d’un collectif LGBT+, à propos de l’enquête réalisée par le parquet d’Aguascalientes dans les colonnes d’Excelsior. La discrimination est toujours présente dans tous les types d’ordres."
"Nous avons perdu une voix puissante pour l’égalité et les droits des personnes LGBT+", s’est ému l’ancien président de la Cour suprême du Mexique, Arturo Zaldívar Lelo de Larrea, dans un message publié sur les réseaux sociaux.
Porte-éventail arc-en-ciel
Jesús Ociel Baena Saucedo, 38 ans, se déclarait non-binaire – ni homme, ni femme. En octobre 2022, Baena devenait la première personne non-binaire à accéder à la magistrature dans un tribunal électoral au Mexique, dans l’Etat d’Aguascalientes. Le 17 mai dernier, journée internationale de lutte contre l’homophobie, la biphobie et la transphobie, le premier passeport non-binaire du pays lui avait été remis. L’ex-ministre des Affaires étrangères, Marcelo Ebrard, avait alors salué un "jour historique".
Les médias mexicains l’appellent depuis "magistrade", évitant le masculin "magistrado" et le féminin "magistrada".
Jesús Ociel Baena Saucedo se présentait comme "une personne non-binaire et fière d’être homosexuelle, cite le journal espagnol El País. Pendant longtemps, je me percevais comme une femme, j’aimais les vêtements féminins, j’aimais ce qu’elles faisaient, ou les stéréotypes de jeune fille. Cela a créé un terrain propice aux discriminations tout au long de mon enfance, tant dans ma famille qu’à l’école." Jusque dans ses fonctions judiciaires, Baena arborait régulièrement un éventail arc-en-ciel et des lèvres rouges, jupe et talons hauts sous un costume cintré. Fin juillet, iel avait révélé être l’objet de mesures de protection de la part des autorités. En cause, de "multiples attaques" et des "menaces de morts" reçues sur ses réseaux sociaux.
Avec 305 actes de violence de 2019 à 2022, le Mexique est le second pays dénombrant le plus de crimes de haine en Amérique latine, selon l’Observatoire national de crimes de haine contre les personnes LGBT+.
Avec AFP
Réparation
L’Autriche va indemniser les personnes persécutées
en raison de leur orientation sexuelle
Leur peine sera annulée et 3.000 euros leur seront versés, avec 1.500 euros supplémentaires pour chaque année d’emprisonnement.
Malgré la dépénalisation des relations entre personnes de même sexe en 1971, des milliers de personnes ont continué à être condamnées pour leur homosexualité jusque dans les années 2000 en Autriche. Le pays va réhabiliter ces personnes, victimes d’exceptions juridiques discriminatoires.
Quelque 11.000 d’entre elles pourront désormais, si elles se manifestent, être indemnisées, a annoncé ce lundi lors d’une conférence de presse à Vienne la ministre de la Justice Alma Zadic (Verts).
Leur peine sera annulée et 3.000 euros leur seront versés, avec 1.500 euros supplémentaires pour chaque année d’emprisonnement. Ceux qui ont été poursuivis sans être condamnés vont également être indemnisés, d’autant plus s’ils ont souffert d’un préjudice moral ou professionnel.
Une enveloppe de 33 millions d’euros
"Il est clair que cette compensation financière ne pourra jamais effacer la souffrance et l’injustice subies mais il est crucial que l’Autriche en tant qu’Etat reconnaisse enfin sa responsabilité", a souligné Alma Zadic. La loi, qui alloue à ces fins la somme de 33 millions d’euros, doit être adoptée par le Parlement d’ici la fin de l’année, pour une entrée en vigueur en février 2024, a précisé un porte-parole du ministère.
Même après la dépénalisation, 26.500 sentences ont été prononcées jusqu’au début des années 2000, principalement envers des hommes. La prostitution gay était interdite jusqu’en 1989, le droit d’association est resté fermé aux militants LGBT+ jusque dans les années 1990 et l’âge du consentement pour les relations sexuelles entre hommes était fixé à 18 ans (contre 14 ans pour les relations hétérosexuelles) jusqu’en 2002, bien après l’entrée de l’Autriche dans l’Union européenne (UE) en 1995.
De plus en plus de signalements
Après les heures noires du nazisme dans une Autriche annexée par Adolf Hitler en 1938, la communauté LGBT+ a mis du temps à voir ses droits reconnus en raison de l’hostilité de l’Église catholique et du parti conservateur ÖVP, opposé à toute évolution.
L’Autriche a légalisé l’adoption et le mariage entre personnes de même sexe en 2019 sur décision de la Cour suprême et le sujet fait désormais largement consensus dans l’opinion publique. La ministre a cependant appelé à poursuivre le combat contre la haine et la violence contre les personnes lesbiennes, gay, bisexuelles et trans, évoquant un nombre de signalements en hausse.
Avec AFP
Harcèlement scolaire
Le parquet et la mère de Lucas se pourvoient en cassation
Le suicide de l’ado de 13 ans, en janvier dernier, avait ému toute la France, jusqu’aux membres du gouvernement.
Le jeune Lucas, 13 ans, s'est suicidé le samedi 7 janvier 2023. L'adolescent ne supportait plus le harcèlement homophobe dont il était victime au collège Louis-Armand de Golbey (Vosges). DR
Ils ne baisseront pas les bras. Le parquet général de Nancy et la mère de Lucas, qui s’est suicidé en janvier dernier dans les Vosges, ont annoncé lundi se pourvoir en cassation après la relaxe des quatre collégiens accusés d’avoir harcelé l’adolescent.
"Le parquet général a formé un pourvoi en cassation", a simplement annoncé une porte-parole du parquet général de la Cour d’appel de Nancy. La relaxe des quatre mineurs avait entraîné le rejet de la demande de dommages et intérêts formulée par la famille de Lucas. Son avocate, Me Catherine Faivre, a indiqué avoir formé un pourvoi sur les dispositions civiles.
La Cour d’appel de Nancy a relaxé le 6 novembre les quatre adolescents poursuivis pour des faits de "harcèlement ayant entraîné le suicide" de Lucas. En première instance, le tribunal avait reconnu les quatre mineurs coupables de harcèlement, mais sans retenir le lien de causalité entre ces faits et le suicide de Lucas.
Des propos "odieux" mais pas "d’effet démontré"
La Cour d’appel, dans sa décision, a relevé le caractère "odieux" de propos qui avaient été tenus par les prévenus, deux garçons et deux filles, "entre le 1er septembre 2022 et début octobre 2022", mais elle souligne "l’absence d’effet démontré" de ces propos "sur la santé mentale de Lucas", et pointe l’absence de "lien de causalité" avec le suicide du collégien, survenu plusieurs semaines plus tard, le 7 janvier 2023.
Cette décision avait constitué "un choc" pour la mère de Lucas, selon Me Faivre. "Le système judiciaire aujourd’hui ne répond pas à la réalité vécue par les victimes de harcèlement scolaire qu’il convient de protéger", avait-elle déploré.
Lucas, 13 ans, s’était suicidé le 7 janvier après avoir écrit un mot exprimant sa volonté de mettre fin à ses jours. Ses proches avaient dénoncé des faits de harcèlement, révélant les moqueries et insultes à caractère homophobe dont l’adolescent s’était dit victime de la part d’élèves de son collège.
Ce drame avait soulevé une vague d’émotion et suscité plusieurs réactions politiques. "Quand un enfant met fin à ses jours, il n’y a pas de mots pour dire le chagrin, la douleur", avait déclaré au Sénat Pap Ndiaye, alors ministre de l’Éducation nationale, visiblement ému. À Épinal début février, plusieurs centaines de personnes avaient participé à une marche blanche en mémoire du jeune garçon.
Avec AFP
Musique
Vous reprendrez bien une dose de complotisme
matinée de transphobie ?
Dans son nouveau single, "Code barre", le chanteur Lacrim se vautre dans une panique morale sur l'éducation sexuelle et la transidentité.
Vous reprendrez bien une dose de complotisme matinée de transphobie ? Elle vous est cette fois servie par le rappeur Lacrim, avec son nouveau titre "Code barre", mis en ligne ce mercredi 8 novembre sur YouTube. Dans ce single déplorant notre-époque-où-tout-fout-le-camp-ma-bonne-dame, du prix de l'essence à la disparition du Bigdil, Lacrim balance au détour d'un couplet : "À l'école on leur apprend, à 6 ans, à changer de sexe".
Le naufrage ne s'arrête pas là. Le morceau embraye avec l'extrait sonore d'un discours totalement délirant sur les cours d'éducation sexuelle à l'école : "Des enfants de 9, 10 ans, au cours d'un atelier pédagogique, sont sortis complètement traumatisés, se bouchant les oreilles parce que l'infirmière leur a expliqué, et je m'excuse pour les personnes sensibles, pour le plaisir une fille suce le pénis du garçon, 9 ans, le garçon suce le vagin de la fille et peut avaler quelque chose, pour le plaisir"…
Lacrim, Zemmour, même combat
Cet extrait repris par Lacrim peut notamment être retrouvé sur TikTok : les propos sont ceux d'une certaine Marie-Estelle Dupont, présentée comme psychologue, et ont été tenus sur le plateau de… CNews. Ironique, puisque le rappeur s'en prend dans la même chanson à "CNews et BFM qui ont remplacé le Bigdil" (tragédie). Marie-Estelle Dupont a également les faveurs de Sud Radio, Boulevard Voltaire, Radio Courtoisie ou Valeurs, bref la crème de la fachosphère.
Ces délires complotistes sur les cours d'éducation sexuelle remontent à loin. Dans la foulée de la Manif pour tous, en 2014, Farida Belghoul était ainsi partie en croisade mythomane contre la "théorie du genre", visant l'introduction à l'école des ABCD de l'égalité. "Enseignants et militants LGBT abordent en classe l'homosexualité, la bisexualité et la transsexualité", dénonçait-elle, allant jusqu'à propager la rumeur de “cours de masturbation”, et racontant notamment une fable de “deux petits enfants en classe” auxquels “on aurait baissé le pantalon”, et puis “on les aurait conduits à se toucher les parties génitales”, etc.
Un discours complotiste toujours relayé par l'extrême droite, en particulier par les "Parents vigilants" fans d'Éric Zemmour, mouvement qui entend infiltrer l'école pour faire pression sur les profs. Dans leur viseur, les cours d'éducation sexuelle et le "lobby LGBT", ben voyons… Si le plaidoyer de Lacrim pour l'abaya, dans la suite de sa chanson, continue de diviser ces deux branches du lobby réac, l'alliance fonctionne très bien contre les LGBT !
Repéré sur le site https://tetu.com